Casino Royale, Ian Fleming

Posted on 20 Mai 2010

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James Bond. Bel homme, charmeur et raffiné. Mais aussi tueur froid et impitoyable. Une combinaison très dangereuse. 

Dans cette première aventure de 007 imaginée par Ian Fleming, Bond est chargé de neutraliser un agent soviétique redoutable et flambeur de haute volée connu sous le seul nom de « Le Chiffre ». Comment ? En ruinant son adversaire au baccara et en poussant les Russes à provoquer la « retraite anticipée » de leur homme. Il semble que la chance soit avec James : Le Chiffre essuie une sévère défaite au tapis vert. Mais tout le monde ne respecte pas les règles du jeu. Et l’attirance de Bond pour une magnifique espionne va le conduire au désastre, avant l’entrée en scène d’un sauveur providentiel…

 


Auteur : Ian Fleming, Traducteur : Pierre Pevel,
Edition :
Bragelonne, Collection : James Bond 1 /14,
Parution : 11/2006, Pages : 239, Prix Indicatif : 09,90 €, ISBN : 9782352940111
Titre Original : Casino Royale, Edition Originale : 1953 chez Jonathan Cape




Présentation
« Casino Royale » est le premier roman mettant en scène James Bond écrit par Ian Fleming. Ancien membre du « British Department of Naval Intelligence » ou il entra en 1939, Ian Fleming rédigea en 1952 ce premier opus de la série qui devait devenir mondialement célèbre. Il fut publié en 1953 en Angleterre et en 1954 aux Etats-Unis. Il faudra attendre 1960 pour une traduction Française parue aux « Presses Internationales » sous le titre de « Espions, faites vos jeux ». Le roman paraitra ensuite sous forme de feuilleton dans le magazine « Elle » avant de connaitre une réédition en 1964 cette fois ci chez « Plon » sous le titre de « Casino Royal ». En 1967 une première adaptation cinématographique sur un ton humoristique et décalé verra David Niven incarner le personnage de James Bond, avant qu’en 2006 Daniel Craig n’incarne a son tour l’espion Britannique dans le 23e film de la licence. 

L’édition que je vous présente aujourd’hui est celle de « Bragelonne », éditeur Français ayant acquis les droits de la série en 2006 et publiant désormais une réédition de la série au rythme d’un ouvrage par an. Une édition que je tenais à saluer car pour la première fois en France les textes y sont présentés dans leur intégralité, avec de surcroit une traduction remaniée. Le traducteur, bien connu des amateurs Français de Fantasy n’est autre que Pierre Pevel, auteur à qui l’on doit entre autre les cycles de « Wieldstadt » et des « Lames du Carinal ». Quatre titres de la série sont à ce jour disponible (« Casino Royale », « Vivre et laisser mourir », « Moonraker », « Les diamants sont éternels »). Une belle occasion de redécouvrir les romans de Ian Fleming, souvent aux antipodes des adaptations cinématographiques tant connues. Si le film éponyme a jeter en 2006 un pavé dans la mare de la licence cinématographique de la série, il n’en reste pas moins assez éloigné lui aussi de l’oeuvre romanesque d’origine.

Dans le film James bond doit en 2006 mené une partie de Baccara contre « Le Chiffre », banquier international des mouvances terroristes au Casino Royale du Montenegro. Comptant dans l’exercice de sa mission sur l’appui de Mathis un agent Britannique et sur Felix Leiter un représentant de la CIA. Le roman met lui en scène un James Bond, qui en 1953 (donc en pleine guerre froide), devra amener à sa perte un agent du SMERSH (Smyert Shpionam – Mort aux espions), une entité du MVD (anciennement NKVD). L’agent en question est « Le Chiffre », patron du puissant syndicat des ouvriers d’Alsace, affilié au Parti Communiste Français, que les autorités voient d’un oeil sombre comme le possible centre d’une cinquième colonne Soviétique. Quand au fameux Casino Royale, il est la contraction de Casino de « Royale-Les-Eaux », station balnéaire imaginaire sis sur la côté au nord de Dieppe ! Felix Leiter bien présent sera lui dépêché depuis la base militaire Américaine de Fontainebleau, Mathis n’étant plus quand à lui agent Britannique mais membre du « 2eme Bureau » Français. Quand à Vesper Lynd, la première James Bond de l’histoire, si elle est bien un agent Britannique elle apparait ici sous la couverture d’assistante de Mathis (agent commercial en radio sic !) et non comme une représentante du Trésor Britannique. Comme vous le voyez, les différences sont d’importance tant sur le contexte que sur le fond.

Outre l’intérêt majeur de présenter le personnage mythique de Bond pour la première fois, ce roman a également l’intérêt de se porter, bien plus que dans le film sur la psychologie de ce personnage. On l’y découvre froid, calculateur, misogyne et brutal tout en n’étant pas exempt de faiblesses et de doutes. Loin du personnage omnipotent que la légende en a fait, on le découvre ici, un tantinet présomptueux, menant sa mission avec un rien de désinvolture qui lui aurait valu le désastre sans le soutien actif des personnages secondaires dont il est entouré. Les premiers pas de Bond en tant que « 00 » montrent ainsi un personnage faillible qui a encore pas mal de choses à apprendre et à maitriser. Un vrai régal pour les amateurs de la licence.

Le style est simple, direct, sans fioritures aucunes. Les chapitres courts, les scènes d’actions présentes sans être outrancières. Le tout a le charme désuet et surané des romans d’espionnage des années 50, présenté sous la chape de plomb de la guerre froide. Le traducteur (Pierre Pevel si vous m’avez suivi), dans une petite introduction, revient avec à propos sur le contexte historique et certaines prises de position du personnage. « Casino Royale » est le fruit de son époque et d’un contexte historique particulier qui mène parfois à certaines réflexions ou prises de parti qui peuvent faire sourire ou agacer de nos jours. Des clichés Nationaux ou sur la gente féminine que le lecteur est ainsi invité à replacer dans le contexte de l’époque qui engendra ce roman.

Cette dernière précision faite, je vous enjoint de lire ce roman si ce n’est déjà fait, et à découvrir ainsi par vous même, cet archétype du héros populaire sous un jour nouveau, en profitant pour l’occasion d’une réédition de qualité et d’une traduction retravaillée. Je reviendrai dans quelques temps sur les autres titres de la série actuellement disponibles afin de poursuivre ma re-découverte de romans que j’ai lu parfois pour certains il y a longtemps en Anglais. Enjoy !